
Comment le véganisme est-il considéré dans la religion?
Si comme nous l'avons vu dans des articles précédents, les raisons qui peuvent pousser une personne à devenir vegan sont multiples. La motivation peut venir d'une envie de préservation de l'environnementales, de protection des animaux ou encore pour des questions santé.
Cependant, certaines personnes vegan ou végétariennes le sont pour des questions de religion. Qu'est ce qu'une religion exactement? Une religion est un système de pratiques et de croyances, souvent irrationnelles (dans le sens où elles ne peuvent être prouvées ou justifiées rationnellement), propres à un groupe ou à une communauté. En outre, la religion cherche généralement à mettre l’être humain en relation avec le divin ou tout ordre supérieur.
Une religion peut également désigner une ligne de conduite. Dans certaines religions, cette ligne de conduite peut inclure la non violence, ce qui mène donc certaines communautés au véganisme. En lui-même, le végétalisme n’implique la foi en aucun dieu ou principe métaphysique proprement dit. Tout au plus pourrions-nous dire que les végétaliens aiment la nature et les animaux.
LE JAÏNISME
Dans le jaïnisme, le véganisme est un acte de foi lié à la "non-violence".
Le mot "ahimsa" signifie littéralement "pas de blessures".
Le végétarisme est obligatoire par la foi.

Dans cette religion, nous avons des vegans purs et des lacto-végétariens (végétariens qui consomment du lait et des dérivés).
Le jaïnisme interdit l’utilisation et la consommation de produits obtenus à partir d’animaux morts spontanément.
Le principe de non-violence de cette religion va bien au-delà du règne animal. Les religieux essaient de ne pas causer de souffrance à tout être vivant, micro-organismes et règne végétal inclus.
Cela conduit les fidèles à éviter de manger des racines, des tubercules comme la pomme de terre, l’ail et d’autres plantes qui ont besoin d’arrachage (donc la mise à mort) complète.
Si la religion peut-être un facteur du choix de se tourner vers le véganisme, force est de constater qu’il s’agit d’un facteur qui provient essentiellement des religions, ou plutôt en réalité des courants philosophiques et éthiques de l’Asie du Sud-Est.
LES AUTRES RELIGIONS

Si les raisons spécifiques à chaque mouvement sont multiples, toutes sont liées en sorte que la considération de la vie animale y est clé. Le principe de non-violence envers l’homme ainsi qu’envers les animaux, Ahisma, caractéristique du jaïnisme, de l’hindouisme, du bouddhisme et du sikhisme, implique un interdit de consommer de la viande puisque pour ce faire l’animal doit être mis à mort ou violenter. Dans les principes du shintoïsme, il y a l’idée que l’esprit des dieux est partout et en tout, ainsi la chasse n’y est pas commune et se nourrir de viande animale n’est initialement pas permis. Il existe néanmoins des courants qui le permettent.
En ce qui concerne le taoïsme, l’idée de quête de la perfection humaine amène les adeptes à renoncer à la viande pour mieux se détacher de la chair et de ce qui est vil. L’approche y est donc un peu différente. En dehors de cette région du monde, on peut retrouver la religion rastafari pour laquelle le végétarisme représente davantage d’un fait généralement observé sans toutefois qu’il y ait quelconque obligation.
L'ensemble des adeptes de ces religions représentent en 2020 environ 23% de la population mondiale avec le plus grand nombre pour l’hindouisme soit 1,16 milliards d’habitants. En France, on compte plus de bouddhistes, 310 000 en 2020 et ces religions représente moins de 2% de la population. Ainsi si l’on considère que l’ensemble de ces populations pratiques réellement leur religion, cela permettrait d’expliquer une part plutôt importante de l’adhésion au végétarisme en général et de du véganisme en particulier à l’échelle mondiale, mais moins à l’échelle de la France.