Les débuts du véganisme
La cause principale ayant abouti à la naissance de ce mode de vie est la considération de la vie animale et cela commence dès l’Antiquité. En effet les philosophes grecs développent leur réflexion autour de la vie et de l’être, humain comme animal, c’est ainsi que leur pensée s’oriente naturellement à considérer l’animal et ce qu’il représente par rapport à l’homme et par rapport à l’univers. Pythagore fait partie de ces philosophes ont prôné un style de vie « végan », même si la notion n’existait pas encore à l’époque. Ces disciples et lui se refuse, en effet, à manger de la viande ainsi qu’à se revêtir de vêtements en laine.

Ovide dans ses Métamorphoses, dans le livre XV, lui prête les paroles suivantes :
« Il n’appartient qu’aux animaux de se nourrir de chair : encore n’en font-ils point tous usage. Le cheval, la brebis et le bœuf broutent l’herbe des prairies. Ceux qui sont d’un naturel farouche et sauvage, les tigres les lions furieux, les loups et les ours, aiment les mets sanglants. Grands dieux ! Quel crime d’engloutir des entrailles dans ses entrailles, d’engraisser avidement son corps d’un autre corps et de vivre de la mort d’un être vivant comme nous ! Eh quoi ! Parmi tant de biens que produit la Terre, la meilleure des mères, vous n’aimez qu’à imiter les barbares Cyclopes, en broyant sous vos dents cruelles des membres déchirés ! Ne pouvez-vous donc rassasier que par le meurtre votre monstrueuse gloutonnerie ? »
Cela en dit long sur la position du philosophe et prépare quelque part, sans pour autant y prétendre, un éveil des consciences au véganisme en Europe.

Cependant c’est en réalité en Asie que l’on retrouve les plus vielles traces du végétarisme, en Inde, où le végétarisme va naître dès l’âge de fer avec la composition des textes fondateurs de l’hindouisme.
Le principe de non-violence en vient à imposer pour ses adeptes l’abstention de viande puisque sa consommation résulte d’un meurtre.
Un peu plus tard au IXe siècle avant J-C se développe le jainisme ainsi que la religion bouddhiste suivant les principes de Siddhârta Gautama, le premier Bouddha, qui conservent ce principe de non-violence.
Il faut cependant noter que la consommation d’œuf, de lait ou de miel reste ne connait aucun interdit particulier dans le bouddhisme.
Durant le Moyen-Age en revanche, il n’y a pas de notion de véganisme, c’est la culture de la viande et de la chasse. Il faut attendre la Renaissance, pour certaines consciences, même si minoritaire, s’éveillent à nouveau en Occident sur le véganisme. On compte parmi ces consciencesLeonardo de Vinci notamment, qui dira:
« J’ai rejeté la viande depuis très tôt dans mon enfance, et le temps viendra où les hommes, comme moi, regarderont le meurtre des animaux comme ils regardent maintenant le meurtre de leurs semblables. »
Encore une fois, c’est le regard porté sur l’animal qui soutient le végétarisme. Le siècle des Lumières des auteurs marque une période d’approfondissement dans la réflexion sur l’humain et son environnement et à cette période le végétarisme fait encore sens pour des auteurs comme John Lock outre-Manche ou Rousseau en France.

Au XIXe siècle la première organisation végétarienne voit le jour, c’est la Vegetarian Society, fondée en 1847 en Angleterre. C’est aussi grâce à cette organisation que le mot « végétarisme » apparait, jusque là on ne nommait pas le régime alimentaire, on le vivait simplement. Un siècle plus tard, c’est la Vegan society qui voit le jour en 1944 sous l’initiative de Donald Watson, créateur de la notion de véganisme.
Marguerite Yourcenar, autrice et écrivaine française, dans les mêmes années affirme a une journaliste qui lui demande les raisons de son végétarisme : « Je ne vois pas comment je pourrais digérer de l’agonie », des paroles fortes qui s’inscrivent on le voit dans une réflexion vielle de milliers d’années.
Aujourd’hui les différentes formes de végétarisme ne sont plus des cas isolés mais la réalité de millions de personnes à travers le monde.